Sainte Thérèse et deux chaises

Sainte Thérèse et deux chaises

« Sainte Thérèse et deux chaises », peinture industrielle à l’huile sur matériau de récupération, 2002

C’était une longue période de silence, mais pas d’inactivité. Il s’agit en partie des préoccupations qui n’ont rien à voir avec le blog ou avec la peinture, mais qui dévorent un temps fou. Mais il n’y a pas que ça: je continue à peindre, et surtout, après avoir transformé mon salon en atelier-galerie, je commence sérieusement à préparer une exposition! Au château du Colombier, l’année dernière, j’ai participé à l’organisation et j’ai pu comparer mon expérience de la mairie en Pologne et la pratique en France, et l’exposition des amateurs à La Ferté m’a permis de voir un peu le contexte local. Maintenant, je me lance!

J’en dirai un peu plus prochainement. Pour le moment, je suis un peu prise dans le grand ménage du printemps qui ne veut toujours pas arriver.

D’où ce tableau: il n’est jamais à propos… Mais c’est un vieux souvenir de ma grand-mère, source inépuisable (même après sa mort) d’expressions quasi incompréhensibles, et de son train de vie, de ce décor, patiné, chargé en bondieuseries sans goût mais touchantes quand on y pense trente ans plus tard, de sa routine.

J’ai peint ce petit tableau encore en Pologne. Il est assez petit – je ne l’ai plus et je n’ai pas pensé à l’époque à noter les dimensions. Comme d’habitude, j’ai utilisé des peintures faites pour le bâtiment, et comme support, j’ai utilisé une sorte de fin tissu synthétique tendu sur un cadre de bois, censé protéger de vieilles enceintes qui ne fonctionnaient plus.

Sainte Thérèse et deux chaises

Il y avait deux lits

Couverts d’édredons
et deux chaises.

Et sur la table de nuit
Sainte Thérèse en plâtre
peinte avec soin et amour ;

Un tapis à rayures battu les samedis
et dans la commode, des anges en carton pour le sapin de Noël.

Il y avait du linge amidonné
dans le tiroir d’en bas
et la Sainte Thérèse, par temps d’orage, faisait le voyage du rebord de la fenêtre
tâché de jaune à force de trop arroser les fleurs.

Tam były dwa łóżka

z pierzynami
i dwa krzesła.

A na nocnym stoliku
święta Tereska z gipsu
malowana starannie i z miłością;

Chodnik pasiasty trzepany w soboty
i w komodzie tekturowe anioły na choinkę.

Tam była krochmalona pościel
w dolnej szufladzie
a święta Tereska w czasie burzy wędrowała na parapet
z żółtymi plamami od przelanych kwiatków.

A propos elaprokopek

Je suis née il y a suffisamment longtemps pour pouvoir utiliser en toute légitimité la phrase « de mon temps... » - ainsi que quelques autres qui sont le privilège de l'âge, à l'exception peut-être de « ah, les jeunes de nos jours... » - puisque je considère la jeunesse comme une espèce éteinte. Je peins, je fais la cuisine, le ménage ; je regarde, j'attends, j'écris... Un jour, la peinture a rejoint dans ma vie l'écriture, si bien que l'un commente l'autre et inversement.
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2 commentaires pour Sainte Thérèse et deux chaises

  1. Jane Moller dit :

    Très belle ta peinture plein de douceur et de sentiments . Aussi très créatif et personnel !

    • elaprokopek dit :

      C’est gentil! Comme c’est essentiellement un souvenir, c’est sans doute personnel, mais je sentais que ce tableau devenait un peu lointain. Décidément, je ne suis plus dans le même état d’esprit qu’il y a quelques années.

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